Victime du Médiator : Faire valoir ses droits. - Avocats Coubris & Associés

Victime du Médiator : Faire valoir ses droits.

03/04/2024

« Il est possible de faire valoir ses droits, même si on s’attaque à de puissants laboratoires », assure l’avocat des victimes du Mediator et de la Dépakine

20 minutes – 18/03/2021 – Extraits

Avocat défense des victimes de dommages corporels

INTERVIEW Jean-Christophe Coubris est un avocat spécialisé dans la défense des victimes d’erreurs médicales et son Cabinet défend plus de 2.500 victimes du Mediator. Il sort chez Flammarion son livre « Au nom de toutes les victimes »

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Quel est le message que vous avez voulu transmettre en écrivant ce livre ?

J’ai voulu briser le pessimisme et le sentiment d’injustice que certaines victimes peuvent ressentir, en partant de l’idée qu’elles ne pourront pas avoir de moyens efficaces de défense sans dépenser des sommes astronomiques. J’ai voulu faire comprendre à travers le combat de mes clients qu’il y a la possibilité de faire valoir ses droits et d’obtenir des résultats efficaces, même si on s’attaque à des structures aussi puissantes que les laboratoires

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Quels sont les cas les plus marquants de votre carrière ?

Je fais état dans mon livre d’un de mes tout premiers combats (en 1998), une petite fille qui suite à une opération des amygdales est décédée le lendemain de son intervention, avec une chute de potassium non diagnostiquée. Elle s’est étouffée dans ses propres glaires dans les bras de sa mère, qui avait appelé je ne sais combien de fois sans qu’on vienne à son secours. Ce drame a permis de faire reconnaître la responsabilité d’un des praticiens et aussi de faire fermer la clinique, située près de Bordeaux. Pour moi, cela avait été un choc de savoir qu’il pouvait se passer d’aussi graves dysfonctionnements au sein d’une clinique privée et qui avaient pour conséquences le décès d’une petite fille.

Marion Larat fait aussi partie des exemples les plus criants. Lorsqu’elle prend conscience du fait qu’elle a été probablement victime d’un AVC suite à la prise de sa pilule, j’étais à des milliers de lieux de penser que la pilule pouvait provoquer des thromboses et des AVC. Et c’est vrai que c’était une situation totalement nouvelle, je n’avais pas intégré, comme beaucoup d’autres, le fait que ce moyen de contraception, la pilule, est un médicament avec des effets indésirables. J’ai des difficultés à avancer sur le plan pénal mais sur le plan civil on a obtenu gain de cause.

A quel moment avez-vous décidé de vous spécialiser ?

Mon premier enfant était un grand prématuré, pour lequel le suivi de grossesse pourrait être remis en question. La situation de ma fille a été pour ainsi dire ignorée pendant les 15 premiers mois, on a plutôt culpabilisé les parents de l’éducation qu’ils donnaient, en la surprotégeant, ce qui expliquait pourquoi elle ne marchait pas et pourquoi elle avait des difficultés de motricité. En fait, elle avait une hémiplégie du côté droit. Je suis rentrée assez brutalement en tant que jeune papa dans le monde du handicap. Parallèlement, à la même époque, le docteur Courtois, président de l’Association d’Aide aux Victimes d’Accidents Corporels (A.A.V.A.C) recherchait des avocats et j’ai décidé d’embrasser cette cause.

Comment entretenez-vous vos connaissances sur le plan scientifique pour gérer ces dossiers complexes ?

J’ai la chance, au bout de plus de 25 ans, d’avoir rencontré des médecins et professeurs exceptionnels qui ont spontanément apprécié notre façon de travailler et les causes que nous défendions. Ils m’ont traduit dans bien des cas des situations que j’avais du mal à comprendre. On n’est pas dans ce clivage entre avocat et médecin mais sur un échange, avec la volonté de permettre aux victimes d’accéder à leurs droits.

Je ne suis pas anti médecins, antilabos, antivaccin, ni antipilule, loin de là, je trouve que c’est plus intelligent de s’asseoir autour d’une table et de discuter des difficultés pour qu’elles ne se reproduisent plus. C’est dans ce sens-là que je souhaite mener la politique du Cabinet, avec la prétention de croire qu’on peut aussi améliorer le système de santé, quand il est défaillant ou pire.

 

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